lundi 2 mai 2016

Leshan et Emeishan

Après notre petite virée dans les montagnes, nous voici redescendus à 500 mètres d'altitude, loins du froid et de la neige éternelle. Nous adorons être en montagne, mais les nuits glaciales dans des chambres sans chauffage ne nous manquaient pas vraiment. Nous avons décidé de publier seulement un article pour les villes de Leshan et Emeishan, car notre visite de cette première fût assez courte.

Leshan
Nous sommes arrivés à Leshan après environ 7 heures de bus depuis Kangding. Alex a trouvé une super aubaine pour la nuit, à peine 20$ pour une VRAIE chambre d'hôtel, pas un dortoir ni une auberge de jeunesse. Ca fait changement! Tellement, qu'on décide de se reposer un peu et de prendre 2 nuits de plus comme nous avions un peu de temps devant nous. Pour la première fois depuis des mois, on se repose toute la journée et on mange directement dans la chambre. La grosse vie quoi!

Après deux jours sans histoire, nous partons visiter le grand Bouddha de Leshan, la principale attraction de la ville. La statue fut sculptée dans la falaise du mont Lingyun. Elle mis plus de 90 ans à être construite. Avec ses 71 mètres de haut, elle fut la plus grande statue de bouddha du monde avant le XXième siècle. Une légende veut qu'un moine bouddhiste ait décidé de faire construire ce bouddha pour protéger les marins des forts courants présents au confluant des trois rivières.

Ce n'est que le tier du bouddha, les gens en haut à droite sont déjà minuscules
À la billeterie principale, il est indiqué qu'on peut seulement faire la visite du grand buddha pour 20$ au lieu de voir également un bouddha couché pour le double du prix. On demande alors deux billets seulement pour le grand buddha, la fille à la caisse nous fait non de la tête et dit : go to norsegai. HEIN? Voyant qu'on ne comprend pas, la caissière part chercher son supérieur avec un air découragé. Youpi! Le supérieur doit un peu mieux parler anglais.. Hi! norsegai, norsegai!! QUOI? Misère. Alex comprend enfin ...Ahh, go to the north gate! Ben oui, c'était très clair. Après, tous les Chinois nous regardent un peu comme si on serait stupides de ne pas avoir compris tout de suite.

Bref, une fois arrivés à la "norsegai", on achète enfin les tickets pour aller voir le grand buddha. Ce fut une très belle visite. Une chose essentielle à voir si vous passez un jour dans la province du Sichuan.








On trouve parfois de drôles de pancartes dans les toilettes...
Les lieux habritent également un temple
 

Nous partons ensuite pour Émeïshan et rejoignons notre hôtel pour la nuit. Il s'agit du Teddy Bear Hôtel, un bon endroit pour se poser avant d'entreprendre le trek du mont Emeï. Le personnel parle bien anglais et peut nous renseigner sur le meilleur chemin à prendre et les endroits où dormir, car nous allons effectuer l'ascension complète. Nous sortons pour souper et une fois assis, de nombreuses personnes veulent nous vendre des bâtons de bambou, pour faire office de bâtons de marche j'imagine! Ils sont drôles ces Chinois, le mont est uniquement constitué de marches, on ne voit pas vraiment l'intérêt d'avoir des bâtons. Nous refusons alors toutes les offres.

Il faut savoir qu'il est possible de monter au sommet et de redescendre la même journée en empruntant les nombreux bus et le téléphérique. Une grosse partie de la montagne n'est cependant accessible qu'à pied. Le mont Émeï est célèbre car c'est le premier lieu où le bouddhisme fût implanté en Chine. Le premier temple bouddhique fut construit ici au 1er siècle.


Nous commençons à marcher vers 9h depuis la station de bus Wuxiangan. Les premiers 30 minutes de marche sont sur le plat et on peut admirer de nombreuses gravures sur les rochers. L'endroit est magnifique et nous comprenons vite pourquoi les pellerins bouddhistes ont choisi cet endroit pour implanter leur religion. 








Le plan nous indique ensuite la traversée d'un parc naturel où vivent des singes. Dans les guides et les blogues, il est seulement mentionné de ne pas jouer avec les singes et de ne pas les nourrir. On s'aventure alors dans le parc et on marche environ 20 minutes sans croiser un seul singe. Nous nous sommes ensuite rendus seuls dans le sentier, car les autres randonneurs se sont arrêtés pour prendre une pause. C'est alors que les premiers singes apparaissent. Loins des jolis petits singes que nous avions rencontrés en Bolivie, ce sont en fait d'énormes macaques tibétains qui nous barrent le chemin. J'ai pu en photographier un à distance, étant loin de m'imaginer la suite des événements.


Nous marchons comme il est indiqué, calmement et sans contact visuel prolongé. C'est alors que 4 macaques m'attaquent litérallement et ce n'était pas pour jouer avec moi! Ils promènent leurs énormes dents sur mes cuisses en me grimpant dessus, à la recherche de nourriture. Mon-calme-c'est-arrêté-là. Je crois que je n'ai jamais hurlé si fort de toute ma vie, appellant Alex qui était rendu un peu plus loin, essayant de courrir pour éviter que deux autres macaques lui grimpent dessus.

Nous rebroussons alors chemin à toute vitesse. Après s'être remis de nos émotions, nous décidons d'attendre d'autres randonneurs qui savent peut-être comment s'y prendre. Deux minutes plus tard, un couple de Chinois arrivent, je crois qu'ils comprennent pourquoi nous les attendons en voyant nos airs horrifiés. Ils passent alors devant et on les suit...AHHhhh c'est à ça qu'ils servent les bâtons de bambou. Les Chinois les utilise pour faire peur aux macaques qui s'approchent trop près d'eux, allant même jusqu'à frapper les plus jeunes qui s'aventurent davantage. C'est n'importe quoi! Les singes ont tellement été nourris par les humains que ceux qui passent ici sans rien à leur donner n'ont d'autre choix que de les menacer avec l'aide d'un bâton ou de pierres! Après avoir passé une trentaine de singes, le chemin est désormais désert. Les Chinois voient là une bonne occasion; nous vendre leur bâton, car ils nous font comprendre que la montagne est remplie de macaques. Au moins, maintenant on à un bâton, à nous la montagne!

Dire que nous avions la réponse sur l'utilisation des bambous directement à notre hôtel...ça nous avait échappé

Le mont Émei compte environ...60 000 marches!


Après avoir passé un premier col à environ 1200 mètres d'altitude, nous décidons de nous arrêter pour le diner. Un macaque nous attend devant le restaurant, il n'a pas l'air bien méchant alors Alex passe près de lui pour accèder au resto. Le singe s'empresse d'arracher la pochette contenant notre appareil photo croyant que c'était de la nourriture. Stupéfaits, nous regardons le singe partir dans les arbres avec notre caméra. C'est décidé, je hais maintenant les singes! Celui-ci reste quand même près d'où nous sommes et lorsqu'il s'apperçoit que la pochette ne contient pas de nourriture, il la jette dans le ravin. Voilà notre chance! Je vais me souvenir longtemps d'Alex et d'un bon samaritin chinois qui descendent dans le ravin afin de sauver notre appareil photo. Tout ça, sous le regard attentif du singe, prêt à leur sauter dessus. Après quelques minutes, ils arrivent à reprendre l'appareil. Une chance qu'il est anti-choc, il a bien résisté à la chute, si ce n'est un petit défaut dans l'écran qui nous remémorera ce singe encore longtemps! On dîne enfin et avant d'avoir trop froid, nous repartons. Nous marchons encore 5h et passons un autre col avant d'atteindre notre refuge pour la nuit, à 2000 mètres altitude.



Nous n'avons pas fait d'autre mauvaise rencontre, seulement 6 autres macaques que nous avons pu contourner sans trop de problème en suivant un groupe de 4 randonneurs. L'un des singes était occupé à manger un restant de nouilles dans un emballage de plastique, ce qui démontre assez bien la mauvaise habitude des passants de nourrir les singes pour acheter la paix.

Après une nuit glaciale sans chauffage qui ne fût pas sans nous rappeller nos nuits dans les Andes, nous reprenons la route pour faire les derniers 15 km. Après 2h où les marches se succèdent sans jamais s'arrêter, nous arrivons au monastère Yiejin. Nous avons les deux pieds dans la neige, à 2500 mètres d'altitude. Ce monastère est le point d'arrivée de ceux qui choisissent de gravir la montagne en autobus. Par conséquent, il y a foule. 2h30 nous séparent encore du sommet. En montant les derniers 600 mètres qu'il reste avant d'atteindre le Golden Summit, nous traversons un épais brouillard, tellement que nous nous demandons si nous allons voir quelque chose une fois arrivés au sommet. Les ponchos sont nécessaires, car la neige présente sur les arbres nous fond sur la tête.




Après les deux dernières heures de montée ardue dans des escaliers à peine déneigés, nous voici arrivés au sommet, quelques dizaines de milliers de marches plus tard. L'effort en vaut le coup! Nous sommes en fait passés par-dessus les nuages et avons maintenant une vue spectaculaire, à 3077 mètres d'altitude. Le Golden Summit est magnifique, ses statues réflettant de partout les rayons du soleil.





"Un navire des cieux" c'est l'impression que ça m'a donné



Après toutes ces mésavantures avec les singes et aussi parce qu'on est épuisés, nous prendrons le bus pour redescendre la montagne. Mais pour aller prendre le bus, il faut redescendre le 600 mètres de dénivelé négatif qui nous séparent de la station de bus. Ce qui nous a pris 2h30 à monter nous prend 1h à redescendre. Nous nous laissons glisser sur les parties encore enneigées des escaliers, parfois même sur les fesses. Les Chinois nous trouvent visiblement très drôles et certains d'entre eux tentent même l'expérience, ce qui nous provoque des fous rires nourris par l'endorphine! Mais, que voyons-nous arrivés près des autobus? Des dizaines de macaques! Cette fois-ci, peu de crainte de se faire grimper dessus, les singes sont trop occupés à se faire nourrir par la horde de touristes présents. Ils les nourrisent et les prennent en photo comme s'il s'agierait d'animaux de foire. Facile maintenant de comprendre leur comportement quand un randonneur n'a pas de nourriture à leur donner. Après cette folle randonnée, nous prenons la route de Xi'an où d'autres aventures nous attendent!

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